Suivi continu des rejets des polluants organiques dans l’eau
1992-2005, un suivi régulier du milieu et des rejets
La mission de suivi des rejets et de leur impact s’est inscrite dans le cadre du Plan Rhône. Les mesures complétaient celles du Réseau National de Bassin (piloté par l’Agence de l’eau). Elle s’est achevée avec la mise en place des mesures réglementaires menées en application du programme RDSE (Recherche et Réduction de des rejets de substances dangereuses dans l’Eau) de 2002 pour les installations classées.
Afin de cerner au plus près les apports de polluants au Rhône dans l’agglomération, les moyens de suivi portent à la fois :
- sur l’observation du milieu aquatique, c’est-à-dire de l’eau, des matières en suspension qu’elle contient, et des sédiments : ceux-ci qui fixent en partie les polluants contenus dans l’eau. Il existe 4 points d’observation sur le Rhône et la Saône, en amont et en aval de Lyon.
- sur l’analyse des rejets de neuf sites industriels et de deux stations d’épuration de la Communauté urbaine de Lyon.
Les campagnes de mesures étaient semestrielles. Elles ont permis :
- de sensibiliser les industriels sur les polutions qui dépassaient les seuils prévus ;
- de susciter une plus grande vigilance et des actions de réduction des rejets de leur part ;
- de mettre en évidence les améliorations de la qualité de l’eau consécutives aux mesures prises par les gestionnaires des STEP et des sites.
La mission de suivi des rejets des industriels et des collectivités, ainsi que les programmes d’analyse, définis par le SPIRAL, a été assurée entre 1994 et 2010 techniquement et financièrement par l’association CAMALY (Connaissance et Amélioration du Milieu aquatique de l’agglomération lyonnaise), avec l’aide de l’Agence de L’eau Rhône-Méditerranée-Corse.CAMALY, créée par APORA et la Communauté urbaine de Lyon, regroupait neuf industriels (qui rejetaient directement dans le milieu) et le Grand Lyon (gestionnaire des deux stations d’épuration de Saint-Fons et de Pierre-Bénite). L’association a été dissoute en 2012.
Actions de sensibilisation
- Collaboration avec ADEME et chambre des métiers et de l’artisanat pour actions de réduction des rejets de déchets toxiques en quantité dispersées. Dont opération « pressing propre » en 2002 , mais également « automobiles et carrosseries » et « déchets ménagers toxiques ».
Également des plaquettes à destinations des entreprises en 1997 et 2001, à destination des imprimeurs en 2003 « Imprimvert » et en 2007 « garages propres » par la CMA.
- La plaquette d’information « Agir pour un Rhône de qualité » en 1997, 1999 et 2001 a été diffusée largement aux communes, aux industrielles aux enseignants et membres du SPIRAL.
Pour plus d’information sur les actions du SPIRAL EAU :
Vous pouvez télécharger
Voir également l’article consacré sur la problématique des déchets toxiques en quantités dispersées.
Les principaux polluants
Les polluants organiques sont dus aux rejets urbains mais aussi à ceux de l’industrie : chimie, papeterie, pétrole, agro-alimentaire, textile… Cette pollution peut être évaluée à travers le processus de dégradation chimique des polluants, qui consomme de l’oxygène. Les deux principaux indicateurs utilisés sont la demande chimique en oxygène (DCO), qui représente le poids d’oxygène nécessaire à cette dégradation, et la demande biologique en oxygène au bout de 5 jours (DBO5), qui est la quantité d’oxygène dissous consommée par les micro-organismes de l’eau en 5 jours, à 20°C, pour réaliser une auto-épuration complète. Les matières en suspension (MES) rejetées par les activités urbaines et industrielles sont également prises en compte. Elles obscurcissent le milieu, l’appauvrissent en oxygène par ralentissement de la photosynthèse, et peuvent gêner ou tuer les poissons par colmatage des branchies.
Les produits toxiques, appelés également micro-polluants, regroupent les métaux, hydrocarbures, organochlorés, etc. Au niveau européen, une liste de 132 substances toxiques et considérées comme dangereuses pour l’environnement a été dressée ; outre certains métaux, on y retrouve essentiellement des composés chlorés et des pesticides.
La qualité du milieu (le Rhône et la Saône)
4 points d’observation (amont et aval de Lyon) permettent de caractériser la qualité du milieu, en particulier par des mesures périodiques sur l’eau (paramètres généraux de pollution), sur les sédiments et les matières en suspension (paramètres généraux de pollution et métaux lourds). Les résultats d’analyses en continu de la station de surveillance de Ternay ont complété ce dispositif.
- Le Rhône à Lyon
- Le Rhône à Jons
- Le Rhône à Chasse sur Rhône
- La Saône à Saint Bernard
L’évaluation de qualité de l’eau est faite avec le Système d’évaluation de la qualité (SEQ Eau) ; ce système est fondé sur la notion d’altération. Les paramètres de même nature ou de même effet sont groupés en 15 altérations de la qualité de l’eau parmi lesquelles figurent les matières organiques et oxydables, les matières phosphorées, les pesticides, … Le S.E.Q. Eau fournit des évaluations concernant la qualité physico-chimique de l’eau pour chaque altération d’une part, et, l’incidence de cette qualité ainsi évaluée sur la biologie et les usages de l’eau d’autre part.
La qualité de l’eau est décrite pour chaque altération, avec un indice et 5 classes de qualité. Les classes de qualité de l’eau sont construites à partir de l’aptitude de l’eau à la biologie et de l’aptitude aux usages liés à la santé (production d’eau potable, loisirs et sports aquatiques) considérés comme les usages principaux.