Historique de RESPIRALYON

Un dispositif né d’une crise

Un épisode spécifique doit être considéré comme l’évènement fondateur de RESPIRALYON. Le 16 mai 2002, un épisode de nuisance olfactive particulièrement important a touché une grande partie de l’agglomération. Pendant une douzaine d’heures, les autorités et services de secours ont dénombré plus de 300 appels de personnes incommodées sur une zone de plus de 10 km². Or, Malgré différentes expertises et vérifications réalisées auprès d’exploitants industriels, la source de cette pollution n’a jamais pu être identifiée.
Face à cette situation, le Préfet a demandé l’accélération de la réactivation de la commission AIR du SPIRAL qui était alors envisagée. Un mandat a alors été confié à son président M. Michel REPPELIN, vice-président du Grand Lyon en charge de l’environnement, et mettait en avant trois objectifs principaux :

  • proposer des actions pour limiter les émissions de polluants (gaz, poussières, odeurs) d’origine anthropique ;
  • mettre en oeuvre des dispositifs d’information de la population sur la qualité de l’air en lien avec COPARLY
  • envisager un recensement des sources de nuisances olfactives chroniques ou accidentelles sur l’agglomération lyonnaise et identifier des moyens de prévention appropriés.

2003 : La naissance de RESPIRALYON

Suite à cette commande du préfet, les échanges et travaux au sein du SPIRAL AIR entre les représentants de l’Etat, des collectivités territoriales, des acteurs économiques, des associations et des personnalités qualifiées) ont confirmé ces objectifs. Concernant la problématique spécifique des odeurs le groupe a retenu les orientations suivantes :

  • caractériser le fond d’odeur et cartographier les sources
  • proposer des modalités de gestion des évènements olfactifs significatifs
  • inciter les générateurs d’odeurs à mener des actions de réductions des nuisances olfactives
  • informer le grand public sur les démarches et actions engagées concernant la problématique des odeurs

Environ un an plus tard, ces travaux aboutissent à un dispositif visant à surveiller et réduire les nuisances olfactives dans l’agglomération lyonnaise, baptisé RESPIRALYON. Il est officiellement lancé par une conférence de presse le 24 novembre 2003 en présence du Préfet, du président du Grand Lyon et du président de la commission thématique « SPIRAL air ».
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Voir également le dépliant RESPIRALYON "Et si on s’occupait des odeurs ?" :

2003-2008 : Les premières années du dispositif RESPIRALYON

Le premier objectif poursuivi était d’établir un état des lieux et une cartographie des odeurs sur l’agglomération. Ainsi, le dispositif comprend une démarche métrologique (analyse des molécules odorantes de l’agglomération) et une démarche humaine dont l’objet est de recueillir un maximum d’informations, quotidiennement par les membres d’un "réseau de nez" volontaires, mais aussi ponctuellement par des habitants qui peuvent également signaler les odeurs dont ils sont témoins.

Le réseau des nez volontaires

Le réseau compte environ 250 personnes, réparties sur l’agglomération lyonnaise divisée en 200 mailles de 1 ou 2 km² suivant la densité du bâti ; certaines mailles a faible enjeu pouvant ne pas être pourvues.
La mission de ces volontaires formés consiste à « humer » l’air quotidiennement et à transmettre leur ressenti à l’aide de fiches comportant notamment un référentiel d’une quinzaine d’odeurs caractéristiques et comportant d’autres renseignements : date, heure, lieux du ressenti, son intensité, sa caractéristique (d’agréable à très gênant), le type de perception (en continu, par bouffées). Un inventaire des substances odorantes est également mis à leur disposition dans une « malette ».

Parallèlement, tout habitant de l’agglomération lyonnaise à la possibilité de signaler une odeur en remplissant un formulaire disponible en mairie ou sur Internet, puis en le renvoyant au secrétariat du SPIRAL chargé d’exploiter l’ensemble des signalements d’odeurs.

Grâce à cet engagement citoyen, un état de la répartition des odeurs en région lyonnaise a pu être dressé, et un suivi pluriannuel a permis de mesurer l’évolution jusqu’en 2009.

La recherche d’une méthodologie de prélèvement et d’analyse lors d’une crise olfactive

Le Préfet a demandé au SPIRAL AIR d’apporter des améliorations au dispositif de mobilisation du SDIS en cas de crise olfactive qu’il avait mis en place après l’épisode d’odeur de mai 2002, en particulier afin de mettre en place un protocole de prélèvement simple et rapide pouvant être mis en œuvre par des non spécialistes et d’analyse complète d’une atmosphère odorante ainsi prélevée. La difficulté relevée lors des tests effectués dans le cadre de RESPIRALYON est que toutes les molécules ne sont pas détectées au niveau de l’analyse, en particulier les composés soufrés. Un travail de recherche a été engagé avec l’école des mines de Douai, en partenariat entre le SPIRAL, le SPPPI Côte d’Opale-Flandres et l’ADEME et devrait permettre de mettre en œuvre une chaîne opérationnelle complète de prélèvement et d’analyse.
L’établissement d’un fond d’odeur de l’agglomération

L’objectif est de mieux connaître la composition chimique de l’air lyonnais (principaux COV présents). Une campagne de prélèvements par canisters a été lancée en mai 2005 sur 4 sites de l’agglomération. Les résultats, qui participent également à l’étude de l’école des mines de Douai, devraient faciliter la recherche des molécules d’odeurs lors d’épisode important par l’étude des différences observables de la nature et de la concentration des composés détectés par rapport au " fond d’odeur ". Par ailleurs, un analyseur automatique de COV (une trentaine) a été mis en place par COPARLY sur un des sites et complètera les campagnes de mesures pour caractériser le fond d’odeur.

Lien vers le rapport de cette étude ?

2004 et 2008 : Lettre d’information « nez à nez » du dispositif RESPIRALYON

Publiés régulièrement ces brochures visaient à rendre compte des travaux effectués dans le cadre de RESPIRALYON en prodiguant notamment des recommandations au réseaux des Nez dont la mobilisation restait un enjeu important pour la pérennité du dispositif.
Téléchargez les numéros édités en particulier à l’intention des volontaires du réseau de nez :

couverture lettre information "nez a nez"

Avril 2009 : le dispositif se tourne davantage vers le grand public

A la fin 2008, le comité de pilotage de Respiralyon prend acte d’une difficulté croissante à pérenniser la mobilisation du réseau des nez et à renouveler ce vivier de volontaires. En lui-même, ce constat n’est pas surprenant car les relevés quotidiens nécessitent une grande rigueur et un investissement non négligeable.

Pour pallier ce tarissement des signalements par les nez, le dispositif se tourne alors davantage vers le grand public. Une communication est organisée à partir de 2009 dans la presse, pour faire connaitre Respiralyon le plus largement possible et développer son utilisation par le "grand public " et ainsi faire en sorte qu’un maximum de citoyens fassent remonter des signalements.
Un formulaire en ligne est alors mis à disposition pour permettre au simple citoyen de faire remonter ses signalement directement sur respiralyon.org

Vous trouverez plus d’information en téléchargeant les documents ci-après :

 : l’essentiel (conférence de presse du 7 avril 2009) Les 4 le 7 avril 2009 :

L’ouverture au grand public d’une plateforme téléphonique sur les odeurs

Pour concourir à cet objectif, le comité de pilotage valide également l’ouverture en 2009 d’une plateforme téléphonique. Basée à Lyon, elle collecte tous les appels concernant les signalements d’odeurs, qu’ils proviennent du réseau de nez ou des habitants, de saisir les observations d’odeurs en direct, et de rediriger certains appels vers les services concernés : pompiers (en cas d’appel d’urgence), SPIRAL (pour les épisodes importants d’odeurs)…

Le site internet respiralyon.org
Issu d’un partenariat entre les services de l’Etat, le Grand Lyon, les collectivités territoriales et les industriels, sa gestion technique a été assurée depuis 2004 par AIR Rhône Alpes. Cette plateforme permettait le recueil des signalements par les nez ou par de simples citoyens, ainsi que leur visualisation sur des cartes. A partir de 2008 avec la mise à disposition du formulaire en ligne, elle devient l’outil central de remontée des signalements.

A partir de 2016, le dispositif a été géré intégralement par ATMO Auvergne-Rhône-Alpes par convention avec l’État. L’AASQA étant également cofinancée par ailleurs par le Grand Lyon et les industriels.
Le site internet est désactivé au 1er janvier 2019, date à laquelle Atmo Auvergne-Rhône-Alpes met en service sa propre plate-forme de signalements d’odeurs dont le champ d’action couvre l’ensemble du territoire de la région Auvergne-Rhône-Alpes : https://www.atmo-odo.fr/.

la mise à disposition de mallettes en mairie
A partir de 2011, des mallettes odeurs sont mise à disposition du public dans quatre mairies volontaires (Vénissieux, Saint-Fons, Lyon 7° et Lyon 8°) partenaires historiques de RESPIRALYON. Ces mallettes visent à faciliter les signalements par les habitants de ces communes : elles contiennent les signatures olfactives de plusieurs industries du secteurs identifiées comme des sources d’odeurs récurrentes.

Les bilans de RESPIRALYON

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